Dans un EHPAD, il y a des pensionnaires et des personnes qui s’affairent autour d’eux et souvent leur ressemblent.
Parmi le personnel, on trouve la gentille, la peste, le barjot, celle qui joue la chef, celle qui fait la reine… Ces personnes que j’admire pour la plupart, pour le travail qu’elles effectuent, et la vie qu’elles insufflent dans ces lieux qui en manquent, possèdent aussi des points de vulnérabilité. Une autre forme de dépendance, pas physique, pas intellectuelle, affective.
Elles aussi ont formidablement besoin d’être reconnues, aimées, de colmater leur coeur fêlé. Qui n’a pas le coeur abîmé ? Qui en court pas après une caresse, un mot gentil, un témoignage qui vous rend vivant ? Mais elles, ces personnes qui ont formé mes équipes et toutes celles de tous les EHPAD, un peu plus encore.
On ne travaille pas par hasard dans le médico-social. Pour les femmes et les hommes que j’ai croisés, il y a dans l’action de soin, comme un transfert, la volonté inconsciente de se soigner soi-même ne faisant du bien aux autres.
C’est points de vulnérabilité que j’ai observés dans mes équipes, pendant des entretiens individuels approfondis et des années passées à leurs côtés, sont comme des creux dans le coeur, des aspérités remarquables qui font tout le relief de leur personnalité, le panache de ces être pleins de vie parce que utiles.
Ils sont hauts en couleur, attachants, truculents, bouleversants ou exaspérants.
Extrait du livre de Jean Arcelin : Tu verras maman, tu seras bien
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