On a beau expliquer qu’il s’agit de la conséquence d’une maladie neurodégénérative, une mère qui ne reconnait pas son enfant provoque, bien malgré elle, une déflagration dans le coeur et l’esprit de celle ou celui qui redoutait tant ce moment.
Au-delà du symptôme pathologique, que les enfants comprennent, cet oubli, qui semblait impossible, inimaginable, devient non seulement réel mais aussi symbolique, et peut rouvrir des plaies, des abysses, que l’on croyait fermés.
Tu ne me reconnais pas, maman… Mon souvenir ne s’est pas assez gravé en toi… Pourquoi te souviens-tu d’autres choses et plus de moi ? J’ai disparu e ta mémoire parce que j’ai disparu de ton coeur. Mais dis-moi, maman, réponds-moi, y ai-je jamais été, dans ton coeur ?
Dans un EHPAD, au désarroi de constater l’irréversible dégradation d’un état, à l’écho douloureux d’un lien qui semble se déliter, s’ajoute la culpabilité d’abandonner un être qui,lui, a été là pour nous.
Dans la société actuelle, en considération des situations personnelles, professionnelles et familiales des enfants, de leur désir légitime de mener à bien leur propre vie, sans tout sacrifier à la prise en charge lourde d’un parent aimé, mais âgé, malade et dépendant, il n’y a souvent pas d’autre choix que de l’emmener finir ses jours dans un établissement spécialisé.
Extrait du livre de Jean Arcelin : Tu verras maman, tu seras bien
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