On estime à près de un million le nombre de personnes atteintes par la maladie d’Alzheimer en France, dont la moitié résident en établissement.
En 2020, elles seront 1,3 million.
A ce nombre, il faut ajouter les autres démances du grand âge de type frontal, vasculaire, à corps de Lewy, la maladie de Parkinson accompagnée de syndromes démentiels.
Ces maladies neurodégénératives évoluent toutes vers la plus grandes dépendance?
Bientôt, 2 millions de femmes et d’hommes auront comme madame Marro, besoin d’une aide-soignante à leur côté, tendre et patiente, pour les aider à manger…
Combien de soignants seront disponibles ? Quelle sera la dotation de la France ? Ces personnes seront-elles formées, tendres et patientes ?
Qui nourrira nos Anciens, nos parents ou peut-être nous-mêmes ? Comment, en conbien de temps, combien de bouchées ?
La question reste entière. Intéresse-t-elle quelqu’un ?
« Allez, il faut manger maintenant… »
[…]
Comme beaucoup de résidents qui recherchent la compagnie, madame Baccardi aime bien que l’on pousse son fauteuil. Certains pourraient marcher, mais ils préfèrent qu’on les emmène, qu’on les pousse, qu’on leur glisse à l’oreille un petit mot en les calant dans leur fauteuil, qu’on s’occupe d’eux.
A un âge avancé, après un col du fémur cassé, ma grand-mère a refusé de remarcher? dans son fauteuil, elle aimait appeler les aides-soignantes, qui restaient toujours quelques minutes auprès d’elle pour parler.
Quand je lui rendais visite au foyer logement, elle me réclamait sans cesse quelque chose, un châle pour ses jambes, ses lunettes restées sur la table de nui ou un chocolat… Elle aimait cette attention. Mamie avait passé sa vie à s’occuper des autres, alors c’était son tour.
Je n’ai jamais entendu une personne âgée en fauteuil dire : « Ah, si seulement je pouvais marcher ! »
Quand madame Baccardi arrive au restaurant en roulant vers sa place réservée, avec deux personnes pour l’installer, ça lui plaît. On la laisse passer, on la regarde pendant qu’elle salue la salle, fière d’être un peu la reine de l’endroit, comme elle l’était dans sa boulangerie, son quartier.
Extrait du livre de Jean Arcelin : Tu verras maman, tu seras bien
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